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Le tour de france et le dopage .

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funchat Le tour de france et le dopage .

Message par Nounours Ven 27 Juil - 14:49:19

Sans dopage, le Tour de France est-il humainement réalisable ?
Afin d'expliquer la fatalité du dopage chez les géants de la route, certains affirment : «Le fait de courir le Tour de France est anormal, même pour un organisme entraîné.» Face à ce discours récurrent et recueillant un large consensus dans l'opinion publique, les experts comme les aficionados de la chose cycliste se divisent en deux groupes aux avis extrêmes.

Par exemple, le fantaisiste et comédien Coluche estimait que : «Si les coureurs ne se chargeaient pas, le Tour de France arriverait à Noël !» À l'inverse, Laurent Fignon, double vainqueur de la Grande Boucle en 1983 et 1984, atteste : «Finir le Tour de France, ce n'est pas un exploit. Je l'affirme sans concession. C'est facile de faire du vélo sans rouler vite. Mais gagner des secondes, ça c'est dur.»

Les premiers appartiennent au peloton des consommateurs de pilules d'énergie qui, pour justifier leur recours aux drogues de la performance, estiment «qu'il est impossible de faire un Tour de France à l'eau minérale, que cela ne s'est jamais fait et qu'on ne le fera jamais !» Parmi les tenants de cette «obligation», on trouve en tête Jacques Anquetil, Louison Bobet, Joseph Bruyère, Freddy Maertens. Ce dernier, par exemple, explique : «Qu'on n'achève pas le Tour de France en se contentant d'un bifteck quotidien. Celui qui prétend que c'est possible avec des moyens naturels est un menteur.»

Certains médecins, afin de justifier leur présence dans l'encadrement des équipes, adoptent la même défense. On trouve parmi eux le célèbre médecin belge de Festina, le docteur Éric Ryckaert : «Si vous prenez une étape de montagne, les coureurs brûlent l'équivalent calorique de deux marathons. Si les coureurs font ça quatre jours de suite, il faut comprendre que c'est extrêmement dur et que ça nécessite peut-être des substances de renforcement.»

Le Tour de France est-il trop dur ? D'autres experts tout aussi compétents que les premiers répondent catégoriquement par la négative à cette question. Ainsi, Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour, évacue les difficultés de l'épreuve en précisant : «Ce sont les coureurs qui font la course, non le parcours.» Son ex-mentor, Cyrille Guimard, abonde dans le même sens et estime que le calendrier n'est pas trop chargé : «Non, non ! C'est de la littérature, dans les années 1950 et jusqu'à mon époque, on courait plus (...) Il n'y a qu'à faire le Tour de France avec des étapes de cent bornes et sans bosses et mon concierge va croire qu'il pourra l'emporter ! Grotesque ! Le Tour serait mort après un seul exercice.»

Pour éclairer les différents protagonistes, rappelons qu'en 1926, le Tour faisait 5 800 km (aujourd'hui 3 600), le vainqueur restait près de 239 heures sur sa selle (en 2005 un peu plus de 86 heures pour Lance Armstrong), les vélos pesaient plus de 10 kg et les routes, notamment en montagne, étaient rarement goudronnées. De plus, à l'époque, les substances dopantes efficaces (Épo, hormones de croissance, corticoïdes, amphétamines) étaient inexistantes.

En réalité, ce qui crée la difficulté dans le sport, et notamment dans le vélo, ce n'est pas de faire plusieurs étapes de montagne consécutives, mais surtout d'essayer de suivre le rythme des plus forts. Tous les cyclistes le savent, lorsqu'on est bien entraîné comme un professionnel doit l'être, monter quatre cols n'est pas d'une exigence athlétique extrême ni, bien sûr, surhumaine.

Les hommes acceptant leurs limites sont peu nombreux. De même finir toujours dans les derniers n'a rien de motivant, d'autant plus que la défaite s'apparente à une mort sportive. À partir de là, on prend des pilules d'énergie pour ne pas décrocher et les meilleurs eux aussi sont obligés de piocher dans l'armoire à pharmacie pour reprendre leur avantage. Ainsi, le dopage des uns engendre le dopage des autres et c'est bien sûr le dopage lui-même et non le calendrier qui est la vraie source du dopage.

C'est parce que certains se dopent avec des produits performants qu'il n'est pas possible naturellement de les suivre. Et c'est à ce moment-là que se situe le véritable danger de passer dans le camp des «bien préparés» aux carrières et aux vies écourtées. Ce n'est pas en ajoutant une deuxième journée de repos depuis l'édition 99 de la Grande Boucle que l'on va changer les mentalités du milieu cycliste. La seule façon de rendre la course cycliste propre passe par un contrôle antidopage performant. En effet, les sportifs, dans leur majorité, sont pour les contrôles à condition d'être certains que ceux qui se dopent soient pris à coup sûr.

Malheureusement, et l'affaire Festina du Tour de France 1998 l'a bien montré – des contrôles urinaires tous négatifs et des contrôles de valises souvent positifs – cette certitude réclamée par les sportifs et les entraîneurs n'est toujours pas envisageable dans un avenir proche. Espérons qu'un jour le dopage sera vraiment marginalisé, que tous les compétiteurs se mettront à l'ordinaire et non au super. La hiérarchie sera alors naturellement respectée, la course plus vraie, plus belle, car étalonnée sur la valeur réelle des hommes et non sur des expédients artificiels.

Nounours
Invité


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